dimanche 6 septembre 2009

Le temps des dépressions

La fin de notre voyage approche… Ce n’est pas sans une certaine difficulté que nous nous appliquons à penser à la sortie de PikouRous. C’est vrai, la météo est moins favorable, beaucoup de services sont fermés, mais nous avons vécu notre aventure en toute liberté pendant près de 4 mois et demi, et la lâcher n’est pas si facile. Bref, nous rejoindrons cet après-midi le chantier où Pikourous hivernera et il nous faudra bien une semaine pour tout nettoyer, ranger, mettre en ordre, mettre hors gel… avant de prendre un billet pour Roissy.
Cependant, les dernières semaines ont été très riches, et je vous en livre quelques éléments ci-dessous.
Nota : « les enfants » sont chargés de raconter la semaine que nous avons passé ensemble du 19 au 25 août. Je viens de leur transmettre les codes pour ce faire.
Depuis le 26 août, nous arpentons (par sauts de puce) l’archipel de Stockholm, à la recherche de paysages nouveaux, d’abris sûrs car le vent a été très soutenu pendant cette période, de saunas (nous y avons pris goût)… Les noms de nos mouillage sont toujours exotiques : Ekholmen (avec sauna de nuit), Björskär (avec sauna), Säck / Krokholmsviken (où nous avons perdu notre mouillage arrière, que nous avons repêché avec l’annexe le lendemain matin), Ostholmen (pas de sauna car réservé jusqu’à 22 heures : c’était le week-end), le port de Möja / Långvik, Träskö Storö (avec sauna : nous le connaissons bien maintenant), le port de Malma Kvarn, Melskären, Nämdö / Långvik (avec sauna), le port de Grinda.
Et nous en avons visité bien d’autres, sans nous y arrêter car ils n’étaient pas suffisamment protégés. Le mouillage au mois de septembre est une affaire d’importance : non seulement les vents sont restés forts, mais ils ont changé de direction pendant la nuit. Si bien qu’un abri du début de soirée n’était plus du tout abrité en cours de nuit. Les îles, de façon générale, ne sont pas assez hautes ou assez larges pour empêcher les vents forts de passer soit par-dessus soit autour. Dans le dernier cas, nous pensons être abrités car nous sommes face au vent, mais lorsque l’intensité du vent augmente, il contourne l’île et nous le recevons travers au mouillage. Lorsque nous sommes amarrés à un rocher, c’est pour le moins désagréable, et cela peut devenir dangereux…
Résultat : nous avons par deux fois voulu visiter des îles de l’ « outer archipelago », c'est-à-dire tout à l’Est de l’archipel, et donc dans une région plus exposée aux vents et à la mer… et nous avons dû changer deux fois de mouillage au cours de la nuit. La première fois à 5 heures du matin, avec de la lumière : impressionnant, mais OK. La deuxième fois à 1 heure du matin, par une nuit sans lune : beaucoup plus impressionnant. D’autant que le départ du mouillage est toujours difficile : nous le quittons parce qu’il est devenu agité ; nous avons renforcé l’amarrage du bateau à terre la veille au soir car les prévisions étaient pessimistes : c’est donc quatre amarres qu’il faut aller récupérer sur des rochers rendus glissants par la pluie (Ah ! oui, il pleut ! cela met plus de piment…) ; nous avons choisi une petite baie pour être protégés de plusieurs orientations du vent (l’instabilité de sa direction était prévue… mais par le SMHI qui ne nous dit rien de fiable) : l’espace de manœuvre est donc étroit, et de plus comme la baie est parsemée de quelques cailloux mal placés (emplacement connu, mais de nuit…), l’ancre suédoise (nous avons fini par en acheter une car la notre décrochait trop souvent) tient super bien, mais la remonter implique de remonter aussi quelques kilos de vase, etc…
Pour ceux qui ont dû changer de mouillage à Houat, c’est la même avec des cailloux partout !
Le mouillage quitté, il « suffit » de naviguer entre les écueils : merci GPS et cartographie numérique ! Et il faut trouver un meilleur abri, pas trop loin si possible et pas trop encombré de cailloux !Je sais… il faut être un peu « drôle » pour faire de la voile !
Mais tout de même. Ces îles de l’extérieur étaient magnifiques, plus sauvages, et désertes à cette époque. L’une est administrée par une commune voisine de Stockholm, et un couple y vit 7 mois par an depuis 34 ans.
Sans eau disponible, avec un ravitaillement toutes les 6 semaines : impressionnant ! Sur l’autre, rien ! Même pas un sentier, et il faut se frayer un passage entre les tas de granit et la végétation pour en faire le tour : nous sommes seuls au monde !
Et les îles de l’intérieur nous ont aussi réservé bon accueil : des sentiers superbes (nous en avions peu rencontrés jusqu’à présent), la vision d’un daim, d’un chevreuil et d’une vipère, une chasse au champignon recommandée par un voisin qui a tourné court : nous sommes aventureux, certes, mais les champignons… D’ailleurs 90 % d’entre eux sont vénéneux, et les champignons de Paris, bien cuisinés sont délicieux ! Nous sommes aussi montés sur un point « haut » : 42 m, plus 10 m de tour : cela suffit pour avoir une vue magnifique sur l’archipel !
Les ports avaient tous un charme différent : un ancien port de pêche, avec 6 places pour les passagers, charmant et… désert, fin de saison oblige ; un tout petit port de plaisance enserré dans un carré de verdure charmant et… désert (vous savez pourquoi), et aujourd’hui un petit port plus animé : c’est le week-end !Septembre, c’est aussi cela : une mer et des mouillages déserts pendant la semaine, mais des voiles qui réapparaissent dès le vendredi soir. En effet, la fin du travail se fait vers 15 h le vendredi, et les plaisanciers se font la course pour arriver en premier dans le meilleur mouillage, et au meilleur endroit ! Nous nous sommes sentis envahis vendredi dernier !

3 commentaires:

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  2. Le voyage se termine, mais pas tout à fait peut-être, car je suis sûr qu'une fois rentrés en France, vous serez déjà entrain de préparer la suite. Merci encore pour cette belle aventure que nous avons pu partager au quotidien pendant ces 5 mois.

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