mercredi 27 mai 2009

coups de vent et rongement de frein


La journée à Guernesey a été fort intéressante : lèche-vitrines, quelques courses avec découverte des produits locaux, et ambiance britannique (et non pas anglaise : l’Etat de Guernesey insiste bien sur le fait qu’il fait partie du Royaume Uni et non de L’Angleterre…).
Mais je n’ai pas pu visiter la maison de Victor Hugo : à l’entrée n’étaient acceptée que la monnaie locale, alors que partout ailleurs, nous nous sommes débrouillés avec des Euro et une carte bancaire… Faut-il rappeler que cette maison appartient à la ville de Paris ???
Nous avons programmé notre départ du lundi 24 mai en fonction des courants de marée et de façon à ne pas réveiller nos voisins anglais trop tôt (ils vivent une heure de retard sur nous), soit 8 heures de matin heure française. Les tables nous indiquaient de forts courants nous permettant de rejoindre rapidement l’île d’Aurigny (ou Alderney). Or, nous avons été fort surpris par la difficulté à s’éloigner de Guernesey : les deux premières heures ont donc été longues, sans que nous n’en ayant encore compris l’explication. Mais la dernière heure a été superbe, et les courants nous ont gentiment poussés dans une petite crique au Sud Ouest de l’île, au pied d’une forteresse sur laquelle planait majestueusement le drapeau britannique, et au détour d’un rocher où se reproduisent les Fous de Bassan (cf photo : l’île est blanche d’oiseaux, comme aux Sept Iles - nota : toute chose a son revers, et lorsque nous passerons sous le vent du rocher, une odeur que je ne qualifierai pas nous a assaillie…). Quelques heures agréables dans ce havre, et nous voilà aptes à reprendre notre course vers l’Est, avec des courants favorables. Il faut dire que nous devons pour aller plus loin traverser le Raz Blanchard, mesuré comme le plus violent en Europe : jusqu’à 9 nœuds de courant lors des fortes marées (la vitesse moyenne de notre bateau est de 6 à 7 nœuds…). Mais un bon calcul et un vent d’Est qui aplatit la grande houle d’Ouest nous a rendu les choses faciles. Il reste que débouler à 11 nœuds par rapport à la côte reste très impressionnant, d’autant plus quand quelques manœuvres de changement de direction et de réduction de la voile sont rendus nécessaires par les caprices des éléments !
C’est donc fièrement que nous sommes arrivés à Cherbourg verts 21h30.

C’est là que les choses se corsent : les courants sont encore très violents dans les quelques miles à venir, et le vent monte. D’abord, sur une journée, puis deux, et même trois. Nous ne nous sentons pas de taille à mener cette bataille, d’autant que nous faisons de la plaisance (lire plaisir). Alors nous louons une voiture pour visiter avec Göran les plages du débarquement (UTAH BEACH), sur lesquelles il avait beaucoup lu, et que nous n’avions jamais visitées. Nous visitons Cherbourg, et déjeunons dans le très chic cercle de la Marine nationale…

Mais la journée d’aujourd’hui, mercredi 27 est plutôt triste : pluie ininterrompue (lire : un aller et retour sur le port pour un petit pipi, et nous voilà trempés) ; vent secouant le bateau d’une amarre sur l’autre… Bien sûr cela m’a permis de faire quelques rangements à bord, un peu de ménage, de mettre dans un coffre peu accessible toute notre documentation, cartes… sur les côtes bretonnes, qui ne nous sera plus utile d’ici quelques temps.
Les pleins (gaz, gasoil, alimentation) ont aussi été faits… Nous sommes prêts et demain promet d’être une belle journée de navigation…
Le radar, qui refusait de donner le moindre écho est de nouveau opérationnel avec un petit coup de pchit-pchit. Ne pas hésiter à pchit-pchitter les prises du radar avec un produit ad-hoc (contacts électriques).

samedi 23 mai 2009

Soleil, estomac en place, mouillages magnifiques : que demande le peuple ?

Nous avons donc quitté Brest mercredi pleins d’espoir, en calculant les horaires de marée, les courants… Compte tenu des ces horaires, nous ne pouvions pas à la fois profiter d’un courant favorable pour sortir de la rade de Brest et pour monter vers le Nord et la Manche… La sortie de la rade s’est donc bien passée, et nous avons choisi un point de chute apparemment modeste : l’île de Litiri, dans l’archipel de Molène, proche de la Pointe Saint-Mathieu. Apparemment modeste, car il nous a tout de même fallu braver des courants contraires pour remonter vers l’île. Avec les petits coefficients de marée, nous avons combattu à la voile et au moteur pendant une bonne heure : toujours impressionnant, d’autant que courant et vent (relativement faibles heureusement) s’opposaient, créant une mer quelque peu agitée !
Mais le mouillage à Litiri valait tous ces efforts. Seuls au monde, avec quelques oiseaux dont des fous de Bassan et la visite d’un phoque, dans une minuscule baie autour de laquelle les rochers poussaient au fur et à mesure que la mer descendait, un grand soleil, un bon dîner…
[note de l’auteur : j’espère que vous salivez…]

Pour compenser cette courte journée nautique (25 Nm), nous avons décidé que la navigation du lendemain nous emmènerait plus loin : l’île de Batz ? Départ vers 8h30. En fait, les éléments nous ont été si propices que nous avons passé au Sud de l’île de Batz sous spi, à plus de 7 nœuds, en naviguant très attentivement mais avec un plaisir immense ! Encore du soleil et des paysages de publicité pour la Bretagne. Nous avons donc décidé de poursuivre sur le port de Trébeurden, 10 nautiques plus loin, en sachant que nous prenions un risque : c’est un port qui ferme ses portes quand la mer se retire, pour maintenir les bateaux à flot, et il nous fallait conserver une vitesse importante pour arriver avant la fermeture… Tout s’est bien passé durant la première moitié du trajet, mais nous avons dû recourir au vent « Volvo » pour suppléeau vent Eole qui s’effondrait dans la dernière partie… Nous avons passé le seuil d’entrée du port à temps, vers 20h30, contents mais fatigués après une navifgation de 60 nautiques (100 km) ! Une visite au resto local, une nuit réparatrice, et il nous fallait repartir avant que le port ne ferme de nouveau ses portes le lendemain matin…

Vendredi 22 mai s’annonçait sans grand vent. Une sage décision aurait sans doute été de faire du tourisme. Mais nous avons une longue route devant nous… Nous sommes donc partis au moteur, espérant que le vent se lèverait. Comme il tardait, et que le courant était de nouveau contraire, nous avons fait une halte aux 7 îles, dans une aussi petite crique qu’à l’île Litiri, avec le même soleil, près d’un des rares espaces de nidification des fous de Bassan. Nous avons même dû sortir notre magnifique taud de soleil (un drap que nous avons reçu en cadeau de mariage, donc tout récent…) pour nous abriter du soleil et déjeuner dehors…
Une petite sieste, et malgré l’absence de vent, nous sommes repartis avec le courant, direction Guernesey. Journée magnifique, grand soleil… mais pas de vent, ou si peu… et en provenance de notre destination. Et encore des courants contraires en fin de journée… Bref, nous avons posé notre ancre dans une baie au Sud-Est de Guernesey, à la tombée de la nuit, les oreilles bourdonnantes du bruit du moteur.

Il nous restait une heure de navigation, ce matin pour rejoindre St Peter Port : toujours au moteur, mais au soleil levant et en croisant une flotte de 120 voiliers français sous spi, participant à une course. Notre calcul était le bon : les portes du port étaient ouvertes et ces 120 voiliers nous avaient laissé de la place !
Douche et shampooing (que c’est bon !), courses, fish & chips, promenade : je crois qu’il est l’heure d’aller prendre une bière. D’ailleurs, notre troisième homme, Göran, y veille !

mercredi 20 mai 2009

C'est parti !


Après une certaine attente : nous étions juste prêts quand la météo a annoncé non pas un, mais deux coups de vent… Nous sommes donc restés à la maison en rongeant notre frein pendant 4 jours. Et en faisant quelques photos de la Pointe de la Torche !
Nous sommes donc partis vaillamment lundi, avec un vent entre 15 et 25 nœuds tout à fait négociable, mais avec une mer qui se ressentait de la tempête des jours précédents : grosse houle, et mal de mer pour nous deux.
La nuit de lundi à mardi, dans le Port d’Audierne / Sainte-Evette a été plutôt agitée, et peu réparatrice. Et le mal de mer persistant nous a fait hésiter à poursuivre notre route vers Brest… C’est le départ d’un autre voilier qui nous a motivé. La sortie du port a été un peu mouvementée, mais le passage du Raz de Sein, avec une mer qui se calmait et le soleil nous a réconcilié avec la « plaisance » ! Près de 4 nœuds de courant, et 10 nœuds sur le fond : un plaisir… D’autant que nous avons gagné de vitesse le voilier en question, un 38 pieds, au près : pas mal pour un biquille !
Le mal de mer s’est calmé, et nous avons enfin pu nous alimenter… (il n’y a guère que le mal de mer capable de me couper l’appétit).
Enfin un repos bien mérité dans le tout nouveau port de Brest : la marina du Château. Pas encore terminée, mais superbe.
Et nous avons fait appel à un autre propriétaire de RM, Suzanne Largenton (merci !) pour aller chercher notre troisième homme à l’aéroport de Brest : un viking, Göran Persson nous a rejoint à bord comme prévu.
Faible vent prévu dans les quelques jours à venir : nous attendons la renverse des courants dans le goulet de Brest pour repartir vers le Nord.
Les photos suivront lorsque nous disposerons du logiciel qui va bien...

dimanche 3 mai 2009

formalités administratives

La préparation de la navigation comprend aussi des formalités administratives… « Chacun verra midi à sa porte », mais en ce qui nous concerne, il a fallu s’intéresser aux sujets ci-dessous. Nous ne manquerons pas de vous dire ce que nous avons oublié !

Sécurité sociale
Avant de se rendre à titre privé dans un pays étranger appartenant à l’Espace Economique Européen, l’assuré devra demander la carte européenne d´assurance maladie (CEAM). Elle est valable un an et permet d´attester de ses droits et de bénéficier d´une prise en charge des soins nécessaires (hors soins programmés).
cf. http://www.cleiss.fr/infos/ceam.html.

Sauf dispositions contraires dans les conventions et règlements internationaux, les frais de soins encourus lors d´un séjour à titre privé à l’étranger ne sont pas pris en charge par la CNMSS. Des dérogations sont toutefois prévues : les assurés peuvent demander le remboursement des frais supportés dans le pays visité, si le séjour est occasionel et limité (6 mois maximum) et si la maladie est soudaine et imprévue.

Soins programmés
Je suis diabétique, et fait donc l’objet de « soins programmés ». Après contact téléphonique auprès de ma caisse de sécurité sociale, il s’avère que le mieux est que mon médecin me prescrive le traitement habituel pour 6 mois, et que le pharmacien demande par fax à la caisse l’autorisation de délivrer en une fois les médicaments nécessaires pour 6 mois (avec un mot de ma part expliquant le pourquoi du comment…).

Les secours
J’ai aussi découvert que pour appeler les secours dans toute l’Union européenne, un numéro de téléphone unique existait : le 112...
Il existe aussi un centre de consultation médicale maritime permettant aux marins (professionnels et plaisanciers) de contacter un médecin, par tous les moyens de communication radio, GSM ou Satellite, directement ou via les CROSS.
Le CCMM répond 24h/24 à toute demande médicale d’urgence ressentie (douleur ou malaise) et toute urgence vitale (douleur thoracique, perte de connaissance, coma, détresse respiratoire, arrêt cardiaque) ; en journée du lundi au Vendredi de 8h00 à 18h00 et le Samedi de 8h00 à 13h00 (heure de la métropole) le médecin du CCMM peut répondre à tout problème médical non urgent.
cf. : http://www.chu-toulouse.fr/-l-aide-medicale-en-mer-pour-la-

Assurance
Nous avons d’abord vérifié que la couverture actuelle du bateau était valable à l’étranger : ouf ! c’était le cas, sans surprime.
Nous avons vérifié que nous disposions d’une assurance rapatriement.
Nous en avons profité pour faire un tour de nos autres contrats : nous demanderons en particulier que notre contrat véhicule soit ??? pendant notre absence.

Courrier
Pas facile à gérer de loin ! Mais compte tenu de la période de notre navigation, la déclaration d’impôts aura été effectuée, l’assemblée générale des copropriétaires se sera réunie…
Il nous faudra un papillon «pas de pub» sur la boîte aux lettres. Et un voisin sympathique pour la vider de temps en temps. Et pour qu’elle ne se remplisse pas trop vite nous avons pris les dispositions ci-dessous.
Nous partons du principe (à vérifier…) que nous pourrons consulter notre courriel tout au long de notre voyage, et qu’il nous faut limiter le courrier papier…
Famille et amis sont bien sûr au courant de notre projet de navigation. Nous leur recommanderons l’utilisation de ce blog et de notre adresse courriel…
Nos factures régulières (emprunt, impôts, assurance, charges, gaz, électricité….) font déjà l’objet de prélèvements automatiques. Nous avons demandé que le prélèvement soit précédé d’un avis transmis par courriel. Nous suivrons aussi nos comptes via Internet.
Et si un de nos fils pouvait (très occasionnellement) feuilleter ce qui arrivera tout de même…
Pour les intéressés : il s’agit d’un appel au peuple !
Et j'ai demandé à ma sœur de veiller sur mes plantes !