vendredi 11 juin 2010

Pluie et Göta Kanal

Nous nous sommes levés un peu groggy lundi 7 juin, après nos excès de la nuit. Heureusement l’étape du jour fut rapide et sans histoire : vent portant et suffisant pour nous emmener jusqu’à 9 nœuds ! Nous avons fait escale à Stegeborg, au fond de l’isthme qui conduit à l’entrée du Göta Kanal. C’est une bonne adresse, au pied d’un superbe château en ruine, avec une tour remontant au XIII° siècle. En fait, cette escale a donné le ton des jours qui ont suivi : beaucoup de verdure, beaucoup d’Histoire, et… beaucoup de pluie !
Nous y avons accueilli Göran et Birgitta qui ont passé 3 jours avec nous sur le bateau. Ce n’est pas que la navigation dans le canal soit difficile, mais comme toute chose, elle demande une certaine préparation et un petit apprentissage : autant profiter des connaissances des amis ! Nous avons donc transformé PikouRous en péniche, en garnissant abondamment ses flancs de pare-battage (qui ont pour but de protéger la coque du navire) et de planches de bois pour protéger les pare-battage : les murs des écluses sont rugueux, et le courant peut y être violent. Nous avons aussi ramassé les écoutes de trinquette et de génois. L’ancre est dans la baille à mouillage. La grand-voile est dans son lazy bag au chaud. Nous avons même mis en place un paillasson pour s’essuyer les pieds !
Et nous avons passé une première écluse mardi, un peu anxieux, puis une seconde et une troisième pour atteindre la ville de Söderköping. Après 3 essais, nous avions compris : un « homme » à descendre à terre juste avant l’écluse pour passer les amarres, un « homme » sur le bateau pour manœuvrer jusqu’à l’écluse, puis serrer l’amarre arrière un bonne fois et enrouler au winch l’amarre avant au fur et à mesure de la montée de l’eau dans l’écluse. Rien de bien compliqué, mais une erreur d’inattention et le courant prend le contrôle du bateau. Et il y a jusqu’à 4 bateaux par éclusage, dont les équipages ne sont pas forcément plus expérimentés…
Söderköping a beaucoup à offrir : des services et ravitaillement aux maisons du XV° au XVIII° siècles, aux églises du XIII°. Il s’agit d’une ville qui avait une forte importance pendant le Moyen-Age, car située sur une rivière (Storårn = grande rivière, sur la photo) qui permettait un commerce fructueux autour de la Baltique. Mais comme souvent, l’élévation du terrain a rendu la navigation impossible et un port a été créé au XVI° siècle à 80 km plus au Nord… Nous nous sommes donc offerts une journée de repos et de visite.
Jeudi 10 juin, nous avons poursuivi notre navigation sur le canal. Nous avons découvert qu’en plus des 58 écluses qui jalonnent les 190 km du canal (en fait, cette longueur inclut le canal à proprement parler et quelques lacs), nous devrons passer 50 ponts : certains sont assez hauts pour nous permettre de passer sans encombre, d’autres doivent être manœuvrés.
Le Göta Kanal va nous emmener grosso modo de la Baltique au centre de la Suède, puis nous traverserons l’immense lac Vänern et prendrons un autre canal, leTrollhätte Kanal pour rejoindre Göteborg et la Mer du Nord.
Nous allons monter de 0 m d’altitude à 92 m, et commencerons à redescendre vers l’Ouest alors que nous serons encore sur ce canal. D’où les quelques écluses à passer…
Donc, pour cette deuxième journée sur le canal, 11 écluses et quelques ponts, des paysages champêtres, et une halte au bord d’un ponton au milieu de nulle part. L’ancien chemin de halage permet aux cyclistes, au cavaliers et aux marcheurs de profiter des lieux. Nous rencontrons aussi quelques kayakistes : le Göta Kanal est vraiment un lieu de vacances privilégié. Et il le mérite !
Aujourd’hui vendredi, nous avons laissé nos invités reprendre la route vers Herräng. Puis nous avons traversé une écluse entre un pont routier et un pont de chemin de fer. Il faut bien compter une heure et demie pour l’éclusage des bateaux qui nous précédent, l’ouverture du pont routier et surtout l’ouverture du pont de chemin de fer qui permet une circulation ferroviaire importante (et prioritaire) dans le sens Nord-Sud de la Suède. Mais nous étions prévenus, le temps n’a pas le même sens sur le canal. Nous avançons au gré des évènements : si un bateau de passagers est devant nous, il a priorité et nous attendrons ; si 4 bateaux nous précèdent et remplissent une écluse, nous attendrons qu’ils soient passés, si un équipage est lent à la manœuvre, le trafic sur le canal s’en ressentira, si un bateau de passagers a endommagé une écluse suite à une fausse manœuvre, il se peut que nous attendions une nuit la réparation… Bref, il faut prendre son temps !
Nous avons aussi traversé un « petit » lac : 25 km de large avant d’arriver à l’escalier d’écluses le plus important du canal : 7 écluses l’une au-dessus de l’autre. Nous escaladerons demain cet escalier : les écluses sont fermées pour la nuit.



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3 commentaires:

  1. alain benedictus14 juin 2010 à 07:32

    Bonjour les daniel's, la traversée du canal se passe bien visiblement. C'est dingue ce courant! Allez bonne route, vais prendre mon petit dej!

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  2. alain benedictus14 juin 2010 à 18:35

    Allez quelques nouvelles du front: Ici il fait chaud et lourd: soleil, nuages, pluies d'orage! Les "braillouses" sont de nouveau de sortie puisqu'apparement un rendez-vous est entrain de se profiler début juillet. !-)). A la Mission nous venons de terminer le festival "contes et mer veillent" avec un conteur génial qui s'appelle François Vincent et qui accompagne ses contes à la guitare, mais il en joue comme de la guitare hawaienne. Il va nous proposer des stages pour l'année prochaine: "contes et musique" ou comment accompagner une histoire avec un instrument. On peut raconter en jouant ou former des bi ou tri-nomes 1 conteur et 1 ou 2 musiciens.
    On se prépare aussi pour la fête de la musique, mais avant Martine et moi seront certainement aller faire un petit tour en bretagne.

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  3. Contente de savoir que vous avez toujours autant de projets ! J'espère que le répétition des REE se fera. Ici, le soleil est arrivé !
    Vous embrassons,
    Danièle

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