dimanche 30 mai 2010

Du vent, et même souvent portant !

Côté voile, les choses ont changé depuis que nous avons pris la direction Sud : nous avons du vent, et même souvent portant ! Cela nous permet de faire des navigations plus longues. Nous avons ainsi parcouru 53 miles mercredi 26 mai, 31 miles jeudi, 40 vendredi et 27 samedi. Cela nous convient bien car nous avons 330 nautiques à parcourir en ligne directe d’ici à l’entrée du Göta Kanal. Et la ligne droite, est rarement celle que le vent et la configuration du terrain nous permettent d’adopter…
Encore un peu de moteur, mais beaucoup moins, et du spi ! Au portant nous avons fait de beaux surfs à 8,5 nœuds jeudi, avec un vent jusqu’à 26 nœuds par rafales, mais avec une houle de 2m, cela n’était pas toujours d’un grand confort !
Nota : les prévisions des services météorologiques suédois, norvégien ou américain (Zigrib) sont toujours aussi peu fiables…
Et puis par vent arrière, la capote ne nous protège pas, et ce vent du Nord n’est pas des plus chaud. Au près, le bateau est bien calé, et nous n’hésitons plus à naviguer de l’intérieur, mais au vent arrière, avec une mer un peu formée, pas question de faire confiance au pilote automatique : Daniel reste dehors à la barre, ce qui nécessite des couches de vêtements protectrices supplémentaires !…
Samedi, nous étions vent de travers, et avec le spi asymétrique, nous dévalions à 7,5 nœuds avec un vent de 10 nœuds : grisant ! Mais, le vent est monté, et la descente du spi n’a pas été un modèle du genre : une main brulée par la drisse, le spi à l’eau, la drisse sortie de son réa en tête de mât… Bref, rien de cassé, nous avons récupéré le spi (plein d'eau, il est lourd) mais il va nous falloir monter là-haut. Et dans la même journée, nous avons goûter de nouveau à la navigation dans le brouillard, en toute décontraction car nous étions plus loin des côtes.
Et toujours aucun bateau de plaisance sur l’eau…

Côté sites et escales, nous avons encore été gâtés. A 3 nautiques à l’Ouest de Mjältön, nous avons découvert un chenal entre deux îles qui abritait un port de pêche : Ulvöhamn : superbe ! Puis nous sommes passés à 6 nœuds au pied du phare de Högbonden juché sur son îlot rocheux.
Nous sommes arrivés sous une petite pluie dans une petite baie au Sud de l’île de Åstön pour notre première escale. Pas de ponton comme promis par la documentation, mais un mouillage où l’ancre tient fermement : une bonne nuit, mais « un peu » fraîche dans un cadre champêtre et d’une grande tranquillité.
Jeudi soir nous nous sommes amarrés à Mellanfjärden, encore un ancien port de pêche avec peut-être une petite activité résiduelle. Les installations sont superbes. Et le village un peu plus habité que d’habitude. En plus de la promenade-découverte, du sauna (électrique, mais spacieux et tout neuf), j’ai pu lavé 4 machines de linge. Bon, au moment de les faire sécher, nous avons constaté que le sèche-linge ne fonctionnait pas. Nous avons appelé le maître du port, qui est venu avec son frère électricien pour constater qu’il n’y avait rien à faire, et… est reparti avec le linge mouillé pour le faire sécher chez lui ! Si ce n’est pas un accueil de qualité ! Notre seul regret : non seulement il y avait un restaurant, mais il était ouvert et son menu bien appétissant. Mais la langue anglaise n’est pas aussi pratiquée dans les campagnes qu’à Stockholm, et une incompréhension sur les horaires d’ouverture nous a privés d’un bon repas…
Vendredi soir, nous avions décidé de tenter un mouillage sur l’ïle de Kråkö, dont l’accès nous avons été décrit comme difficile mais faisable, et le lieu idyllique. Nous l’avons donc tenté, comme nous avions tenté il y a une semaine celui de Prästgrundet. A Prästgrundet, tout s’était étonnamment bien passé ; à Kråkö, non ! Et la seule façon de le savoir, c’est d’aller toucher le fond avec ses quilles… mais à très faible vitesse. Nous avons donc touché le fond et fait demi-tour, pour aller deux nautiques plus loin sur l’île d’Innerstön. Le hasard a bien fait les choses… Nous avions un ponton pour nous tout seuls, et un sentier qui nous amenait de l’autre côté de l’île… avec de nombreuses traces d’élan, et ô bonheur, Daniel qui marchait devant a vu l’auteur de ces traces/ Voici le reportage de ce hardi explorateur :

« J’avançais en éclaireur sur un petit sentier dans la forêt. Danièle trainait derrière et regardait ses pieds. Je vois un drôle d’animal devant moi à une cinquantaine de mètre. Il me regarde d’un air stupide, les pattes rentrées en dedans. Il n’est pas très gros, sans doute un jeune moose. Mon premier acte de courage est de reculer et alerter Danièle qui regarde toujours ses pieds…Le temps qu’elle regarde enfin dans la bonne direction, le moose a pris la poudre d’escampette et nous laissant quelques crottes ... »

Un autre voilier nous a rejoint et nous avons ainsi passé la soirée un couple suédois, Elisabeth et Sören : apéritif à bord, barbecue (nous avions acheté par hasard une viande excellente), et discussion jusque fort tard dans la nuit autour d’un feu de camp : très sympa ! Avec des sujets variés : techniques de pêche pour éviter les dégâts par les phoques, fabrication du papier et divers qualité de papier et emballage, financement des pôles de compétitivité suédois… A minuit, pas besoin de lampe de poche pour rejoindre le bateau : il ne faisait pas vraiment nuit…
Une grasse matinée était nécessaire pour se rattraper, et un problème de pompe à eau nous a retenu jusqu’à midi. J’en ai profité pour constater que si le printemps arrive tardivement, les choses ne traîne pas ensuite : les myrtillers qui étaient « nus » il y a 15 jours, sont maintenant couverts de baies, encore vides et pâlottes certes, mais quelle avancée !
Et notre étape hier au soir à Storjungfrund a aussi était fort intéressante. Un ancien port de pêche (encore !) caché derrière une digue en béton à la bretonne (ça, ce n’est pas courant), avec un phare de bonne taille datant de 1853 (ceci explique sans doute cela), où nous sommes seuls en arrivant. Une promenade nous fait découvrir une église du XVII° siècle, un sauna et un mouillage sur plage de sable de l’autre côté de l’île. A notre retour, un autre voilier est amarré derrière nous (deux soirs de suite : l’été approche !). Et le sauna (4 étoiles) chauffe : nous faisons connaître notre désir de prendre le créneau suivant. Il n’y a pas de problème et nous sommes même invités à venir participer à une petite cérémonie religieuse dans l’église, vers 22h. C’est donc tout propres que nous nous présentons, avec le skipper du bateau voisin (qui parle français) devant la porte qui est couverte de graphitis des XVII et XVIII° siècle. Nous sommes 8 personnes dans l’église (sans doute toute la population présente), quelques poèmes sont lus, nous nous joignons à deux chansons (en suédois !), quelques prières, et une grande simplicité. Pour nous c’est une découverte de l’église protestante suédoise agréable. D’autant que nos hôtes ne sont pas avares d’explications : la construction des ces églises dans les plus petits villages répondait à une volonté de l’Etat suédois, qui exerçait sa tutelle via son église. La loi obligeait chaque Suédois à assister à un office une fois par semaine.
Et c’est par respect pour ces pêcheurs qui vivaient isolés dans ces îles dans des conditions difficiles qu’un groupe vient deux fois par an passer quelques jours sur l’île et organise ces offices.
Retour aux bateaux, et… digestif alibi à une conversation à bâtons rompus, cette fois en français !
Dimanche matin se lève sous le soleil et une température plus clémente. Où serons-nous ce soir ?



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7 commentaires:

  1. Dites-donc ça a été super chaud avec le spi! L'eau avait commençé à le remplir ou pas? Heu siouplait, nous refaite pas le coup du talonnage! Une fois ça suffit non?? :-))
    En tout cas ça devrait sacréement grisant ces belles chevauchées sous spi! Au fait, vous leur avez chanté quoi aux Suédois?
    bises!
    Alain et Martine.

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  2. pas de pb avec le spi, on l'a ramené à bord mais il faut remettre la drisse en haut du mat (17m). C'est une autre affaire.
    On leur a chanté boule boulette...A St Malo..
    D

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  3. oui c'est sur. Nous espérons que les conditions de nav sont un peu meilleures et que Daniel a pu enfin oter ses pieds du sac! Maintenant vous avez vraiment pu voir pikou sous toutes les allures et dans des conditions météo vraiment différentes et variées. A quel moment se trouve t'il le plus et le moins à l'aise?
    alain

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  4. je viens de relire le "reportage" de Daniel: c'est quand même paradoxal de reculer face à un.... élan! :-))
    alain :-)

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  5. We used Google translation to read your blog. It worked, allthoug the words somtimes was funny. But we did understand.
    We are glad you ended up att Storjungfrun. That is a wery lovley island. Was Emil there? He is the man who lives in the first house when you leave the "pir "(digue en béton à la bretonne?)in france we beleve. Sören belevs it is named "kay".
    Even thoug we do not know a word of france, we will follow you.
    O, and thank you for a very nice evening by the fire.
    Sören and Elisabeth at s/y Eos

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  6. Hello Sören och Elisabeth. Nice to read you. We didn't meet Emil but we met very nice people how invited us to the chapel for a singing moment and prayers. I was very kind.
    We are in the Gota kanal and the weather is awful with gust up to 19 m/s !
    Best wishes
    Daniel och Danièle from Berg

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  7. Hello Daniel och Daniéle. I found your last letter just this day. I suppose you are back home at this moment. How was the rest of your jurney? Nice we hope. Eos is standing dry and clean at land. She is ready for winter. There was some snow comming yesterday.

    Best wishes
    Elisabeth and Sören at s/y Eos

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