jeudi 27 mai 2010

Höga Kusten : Le Nord pour PikouRous

La Suède s’étire tout en longueur : de Ystad le point Sud où nous avons « atterrit » l’an dernier, à Stockholm il y a bien 600 km ; de Stockholm à Mjältön, qui sera le point le plus septentrional atteint par PikouRous, il y a encore près de 500 km ; encore 420 km jusqu’aux côtes Nord de la Baltique (qui s’appelle ici la mer de Botten ou Golfe de Botnia), puis quelques centaines de km de terre jusqu’à la frontière avec la Norvège !
Nous aurions bien voulu pousser plus Nord, mais le temps nous manque ! Nous avons donc atteint hier « notre » Nord : Mjältön, à la latitude de 63°02,19.
Des latitudes N 62°30 à N 63°27 environ, s’étend la High Coast, à la géologie et aux paysages spécifiques. C’est l’endroit en Suède où la terre continue à se soulever avec la plus grande ampleur : 8 mm par an ! Les paysages sont plus vallonnés, les espèces de végétaux plus variées…
Cf les sites : www.y.lst.se ; www.highcoast.net ; www.naturumhogakusten.se.

Dimanche 23 mai, sous une petite pluie persistante nous gardons toujours cap au Nord. Nous croisons plusieurs phoques qui nagent à proximité des filets de pêcheurs : un hasard ?? Nous avons décidé d’aller ce soir à Härnösand, une petite ville qui est à la porte de la Höga Kusten, et nous permettra, nous l’espérons de nous ravitailler (cela fait 9 jours que nous sommes en route sans ravitaillement autre que l’eau et le gaz), et faire un peu de lessive. La ville est située sur un chenal coupé en 3 tronçons par des ponts de moins de 3,5 mètres de tirant d’air : pas pour nous. Elle compte 3 petits ports d’accueil, un par tronçon, et nous étudions avec soin la documentation pour choisir celui qui répondra le mieux à notre besoin. Nous n’arrivons pas à contacter les responsables du port (qui n’ouvre que le 15 juin…). La machine à laver semble appartenir au port central, entre les deux ponts. Nous contactons donc les responsables de l’ouverture des ponts : ceux-ci s’ouvrent à la demande, dans un créneau de 2 heures le matin et entre 18 et 20 heures le soir. Le premier pont se soulèvera donc pour nous ce soir à 18h30. Il nous faut donc adapter la vitesse de notre navigation. Bien sûr, le vent faiblit en début d’après-midi, et nous naviguons sous voile et moteur pendant un temps, puis au moteur. L’accès se fait du Sud par un chenal de quelques kilomètres entre des berges souriantes : le printemps est nettement visible avec le vert printemps des jeunes feuilles sur le vert sombre des conifères. Nous apercevons même un remonte pente sur un petit sommet. Nous arrivons avec un quart d’heure d’avance et… un vent par rafale se lève. Pas moyen de s’amarrer : nous mettons l’ancre pour attendre l’heure. A l’heure dite les feux s’allument, la circulation routière est interrompue et le pont se soulève. Ce n’est pas bien large… mais ça passe ! Nous poursuivons un chenal marqué au plus profond sur la carte à 2,5 m, toujours avec un bon vent. Mais nous avons bien choisi notre abri : nous appontons face à un restaurant qui nous protège complètement du vent ! Ensuite, vient la déception : toutes les installations sont fermées, y compris les toilettes et… la buanderie. Tant pis, nos réserves de linge sont importantes : nous ferons sans ! Et le distributeur de gas-oil est de l’autre côté du 2° pont. Quand le soleil veut bien paraître, la ville est très jolie, mais un peu triste en ce dimanche soir (remarquez, Quimper un dimanche soir du mois de mai, n’est pas très vivante non plus !). Pour changer, nous avions décidé d’aller au restaurant : nous n’avons trouvé que Mac Do ouvert…

Lundi matin, nous nous précipitons au syndicat d’initiatives, où nous sommes très chaleureusement accueillis. Mais rien à faire pour joindre les responsables du port. Nous prenons rendez-vous pour faire lever le 2° pont à 18h, et partons visiter la ville et sa cathédrale (la plus petite de Suède), faire nos courses. Nous déjeunons au restaurant auprès duquel nous sommes amarrés (fort bien) car il est maintenant ouvert, et bricolons sur le bateau. Daniel lâche un peu tôt son amarrage et doit manœuvrer pendant un quart d’heure dans un mouchoir de poche en attendant que le 2° pont ouvre : pas bien large non plus, et encore plus impressionnant, mais ça passe ! Arrêt au poste de gas-oil, et nous nous dirigeons vers Lustholmen, à 3 Nm. Il s’agit d’une presqu’île qui appartient au club nautique de Härnösand et a une excellente réputation. Effectivement, l’endroit est magnifique : baie calme avec vue sur un golf, plage de sable, et les installations sont somptueuses : clubhouse sur une hauteur, douche, sauna, salle de réception flottante, barbecue, etc… Et nous sommes accueillis par une odeur subtile que nous identifierons en nous promenant : le muguet, qui est ouvert !
Mais, bien que la documentation cite une ouverture des installations dès le mois de mai, il n’y a pas un chat !
Toilettes et douche sont accessibles, mais pas le sauna, bouh ! Nous profitons de ce qui s’offre, et aurons même le plaisir de surprendre un ragondin ou autre raton-laveur qui a son terrier dans la berge près du ponton !
Et surtout, nous calfeutrons toutes les ouvertures du bateau avec soin pour la nuit : à 23 heures, il ne fait pas bien nuit, et à 3 heures du matin, il fait jour… Nous ne dormons pas aussi longtemps que nous en aurions besoin !

Mardi 25 mai se lève sous de bons auspices : du soleil et du vent. Et c’est avec entrain que nous reprenons notre chemin vers le Nord. Mais le soleil va bientôt laisser la place aux nuages et au froid. De plus le vent souffle en rafales : entre 3 et 22 nœuds ! Difficile de s’adapter : nous choisissons 1 ris dans la grand’ voile et la trinquette, auxquels nous ajoutons le génois quand le vent se calme. Nous avons choisi de cheminer entre des îles qui nous permettent d’apprécier le changement de paysage, mais les chenaux canalisent le vent, et nous sommes souvent au près, et même obligés de passer au moteur les isthmes les plus étroits. Nous renonçons à nous approcher du Högakustenbron, un pont suspendu immense à 4 nautiques de notre route au Nord : face au vent en rafales, c’est pas facile.
La récompense, ce sont les paysages : c’est tout simplement beau ! Et nous sommes le plus souvent à une vitesse supérieure à 7 kt…
A 13 heures, nous nous ancrons devant le village de pêcheurs de Berghamn. Ce doit être très joli avec le soleil, mais c’est un peu triste aujourd’hui, et FROID ! Déjeuner, sieste, et nous mettons le cap sur Mjältön. Toujours des rafales violentes, et une bonne vitesse.
Mjältön nous a été particulièrement vanté : il s’agit de l’île la plus haute de Suède : 236 mètres. Elle comprend une petite lagune dans organisée avec des pontons et quelques installations pour l’accueil des plaisanciers. Et il est de tradition depuis quelques dizaines d’années que les plaisanciers qui y mouillent montent au sommet en y apportant un caillou. Comme nous n’arriverons pas avant 19 heures, nous débattons : sauna ce soir et escalade demain matin ou l’inverse ?
Nous arrivons, et le site est à la hauteur de sa réputation. Nous accédons par un court chenal au lagon, tout rond, au pied de la colline et entouré d’une végétation luxuriante. Un peu sombre cependant. Nous cherchons les pontons : ils sont bien au sec sur les berges (pour l’hiver ??). Il reste un débarcadère un peu vieillot de 1m de large. Nous décidons de nous y amarrer avec une ancre arrière. Pas si facile compte-tenu du vent qui pénètre partiellement dans la baie ! Et le débarcadère est un peu fragile : nous préférons amarrer notre avant aux arbres sur la berge. Alors sauna ou escalade ? Déception, dans le sauna, le poêle a été enlevé (en cours de remplacement ?). Ce sera donc escalade, à la nuit tombante, avec des « traces » d’élans un peu partout, dans un cadre magnifique : il y a pire situation. Avec une vue sur notre lagon à mi-pente, et une vue à 360° sur les collines et l’archipel environnant. Bien sûr, nous déposons nos deux cailloux sur le tas existant.




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