vendredi 14 août 2009

Les secours suédois et la règlementation

Nous avons eu l’occasion du 9 au 13 août de mouiller dans plusieurs sites fort agréables. L’île de Lidö, que Göran nous a fait visiter ainsi que le mouillage de Träskö Storö, les îles de Björnö et Utö. Des étapes de 25 miles en moyenne, vers le Sud pour aller chercher nos fils à l’aéroport de Svanska, près de Nyköping, tantôt à la voile et tantôt au moteur en fonction des conditions météo…Plusieurs des îles en question sont gérées par « la fondation pour l’archipel », créée en 1959. A cette époque, les îles se dépeuplaient, et les surfaces cultivables étaient abandonnées. Cette fondation a peu à peu acquis 15 % de la surface de l’archipel de Stockholm, avec pour objectif d’y soutenir la vie des hommes (agriculture en particulier), la conservation de la nature, en générant les fonds nécessaires à partir du tourisme. Et cela marche ! Nous, touristes trouvant des infrastructures adaptées dans les îles, et des Suédois sont revenus habiter dans l’archipel.
Lidö est plus agraire, Utö exploitait des mines de fer dès le XII° siècle. Les sites anciens (enfin… ceux qui ont été reconstruits après que les Russes aient tout brûlé en 1719) sont conservés et réutilisés. Il est très agréable d’aller s’y promener, baigner… et Träskö Storö met aussi à disposition de tous deux saunas traditionnels : un coût d’environ 2 € par heure et par personne est demandé, ainsi que quelques coups de scie ou de hache pour alimenter la pile de bois nécessaire au foyer (à glisser dans une boite)… Et cela marche !De Björnö, nous n’avons pas vu grand’ chose car nous avons eu d’autres préoccupations (voir ci-dessous), mais le petite baie au Nord Est de l’île est bien abritée et tranquille.
Il n’y a qu’un site qui nous a déçu : le site de Vadviken à Dalarö. La site est magnifique, et arbore les villas secondaires des riches habitants de Stockholm du XIX° siècle. Mais le port fait triste mine : installation électrique rouillée (sur les pontons, ce n’est pas très sain), maître de port très occupé par d’autres fonctions que les siennes, absence de service : nous sommes repartis, et avons trouvé notre bonheur à Utö ! C’est aussi cela l’archipel : les mouillages possibles sont innombrables, et notre liberté de manœuvre très grande.
Curiosité : le 10 août, Daniel et Göran (je dormais) ont aperçu un hydravion au décollage : c’est, semble t’il, normal, et aucune règle particulière n’est applicable. Comme nous n’avons pas d’image de ce jour-là, je vous en montre une autre : il est courant d’avoir son bateau au pas de sa porte dans l’archipel, mais on peut aussi avoir son avion !Depuis quelques jours, je ne me sentais pas bien, et mardi, la douleur s’intensifie et la fièvre s’installe. Pas de problème : j’avais identifié avant notre départ un service du CHU de Toulouse qui consulte par téléphone les Français en mer de par le monde : nous les contactons. Devant les symptômes qualifiés de « bâtards » par le médecin, celui-ci juge qu’il est possible que je présente un problème important et qu’il est urgent de lever le doute. Il contacte les secours français qui ont des accords avec les secours suédois : un bateau léger (pneumatique très rapide) vient me chercher dans l’heure dans notre mouillage au milieu de l’archipel. J’y suis juchée comme sur une moto, exposée au vent apparent et à la bruine qui tombe, avec mon gilet de sauvetage que j’ai été priée d’enfiler. En dix minutes je suis à un embarcadère et suis transférée à l’équipage d’une ambulance qui m’emmène dans un hôpital de Stockholm. Bref, pas la version tourisme-confort, mais la version efficacité-rapidité (comme pour les services de secours français – faut dire que nous avons de la famille dans le domaine, il ne faut pas se fâcher !).
Après une attente digne de celle des services des urgences français (je ne présentais effectivement pas un cas des plus inquiétants), et après quelques tests, le verdict est rendu : rien de grave. Sans doute une manifestation plus gênante de mes bobos habituels ! Et comme mes interlocuteurs sont des urgentistes, je reçois une petite dose de pilules, et pour le reste, à moi de me débrouiller (c’est moi qui résume). Il m’est cependant recommandé d’aller voir « mon » généraliste dans le mois qui vient. Euh… ! Je suis encore en Suède pour un mois et demi ? Alors, il me faut aller voir « un » généraliste : c’est la règlementation !
Et comme le veut aussi la règlementation suédoise (et sans doute française), comme je peux sortir en marchant de l’hôpital, à moi de rentrer par mes propres moyens. Re-euh… ! C’est qu’il est minuit, que je ne sais pas où je suis, et que mon lit est sur une île à plusieurs dizaines de kilomètres… Pas d’hôtel dans le coin… Pas de téléphone (je l’ai laissé à Daniel).
Nota : le téléphone satellitaire Iridium, c’est sans doute bien, mais comme c’est cher, nous ne l’utilisons jamais, et le jour où nous en avons besoin, nous avons oublié que nous avions un !
A force d’expliquer ma difficulté, et compte tenu qu’à cette heure le service des urgences n’est plus débordé, je suppose que quelqu’un décide d’oublier le fait que j’occupe encore ma civière jusqu’à 6 heures du matin…
Et à 6 heures du matin, il fait jour ! Je peux me renseigner sur l’endroit où je suis, acheter des tickets de transport : Byzance, quoi ! Ce qui me permettra via un trajet : bus-métro-métro-train-bus (avec mon gilet de sauvetage, et pour 5 €) de rejoindre Dalarö au Sud de Stockholm le lendemain matin, où Daniel pourra amener le bateau et me récupérer...
Bilan pour moi : je suis toujours aussi malade, mais je sais que cela n’est pas grave : ce n’est pas si mal !
Et leçon : la règlementation, c’est important, mais certains cas nécessitent parfois des assouplissements…
Alors Utö a été notre point de repos : beaucoup de siestes, et de lecture attentive des notices de la pharmacie de bord. Demain sera un nouveau jour…

2 commentaires:

  1. J'espère que Danièle va mieux et que les mauvais souvenirs au service d'urgence sont vite effacés par les bons moments partagés en famille et avec ses amis suédois.
    Bises

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  2. qui c'est l'anomyme ??

    daniel

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