jeudi 6 août 2009

Arrivée en Finlande, en voilier ou en camping-car ?

Dimanche 2 août, la journée commence doucement : pas de vent. Pourtant, si nous souhaitons aller en Finlande avant l’arrivée à Stockholm de nos enfants, il faut avancer… C’est donc au moteur que nous nous dirigeons vers notre dernier mouillage à Åland ; l’île de Kökar. D ans des conditions aussi difficiles (grand soleil, navigation aisée et moteur), nous avons bien besoin d’une pause pour déjeuner et faire la sieste. Elle se fera dans une baie bien agréable à Bönö Ön, avec la visite (de loin) d’un bateau de la douane. L’évènement de l’après-midi sera la rencontre avec deux phoques, mais de loin…
La kommun ou l’archipel de Kökar constitue le bastion le plus au Sud de Åland et de la Finlande. La végétation y est de façon générale plus discrète.Kökar compte une dizaine d’îles reliées par des ponts ou naturellement suite à la remontée du sol, et son archipel quelques centaines d’îles et îlots, pour 260 habitants. Le port de Sandwik n’accueille lorsque nous arrivons qu’une dizaine de bateaux, mais il y a de l’animation car un camping est situé au même endroit ; camping qui accueillera au moins 3 familles françaises pendant les deux jours que nous passerons à Kökar : Nous supposons qu’un guide français recommande cet endroit. Et il a bien raison ! L’endroit est surprenant, avec une plaque de granit d’une centaine de mètres de long sur 15 mètres de large servant de quai, est parfaitement adapté à l’accueil de vacanciers : location de vélos et de canoës, sauna (électrique mais dans une maison traditionnelle au bord de l’eau -classement = ****-), 8 barbecues, etc… L’ambiance y est familiale et bon enfant. L’île est située sur un trajet emprunté depuis quelques siècles entre le Danemark, la Suède et la Finlande : 40 km en vélo nous permettront de visiter les ruines d’un monastère franciscain du XV° siècle et de l’église du XII° siècle, les restes d’un campement de chasseurs de phoques datant de 3000 ans. La végétation est très différenciée : lande (et, encore !) quand le granit affleure, riche campagne cultivée, forêt. En fait d’élan (que nous continuons à chercher, nous avons vu un chevreuil (aux allures de bouquetin ??) et deux vipères écrasées.Nous en profitons bien sûr pour aller voir les deux autres abris de l’île : Helsö est joli, mais un peu triste (comme cette partie de l’île) ; Karlby, dans le village principal est superbe, et si le chenal d’accès est peu profond, le capitaine du port nous assure que nous n’aurions aucun problème : au retour ?
Mardi 4 août : un tout petit vent. Nous montons la grand’ voile, pleins d’espoir… pour la descendre une heure après notre départ, car le vent est décidément trop faible, et… face à nous… Le temps est un peu orageux, et le bateau (ainsi que son équipage sont couverts d’insectes : moucherons, abeilles, des verts, des noirs et rouges, et même… un criquet de 4 cm ! Nous décidons pourtant d’effectuer une bonne partie du chemin vers Turku. Le paysage a changé : nous sommes à l’extrémité de l’archipel de Åland, et les îles sont plus petites, plus basses sur l’eau et plus dénudées, mais aussi très nombreuses. En fait, entre Åland et Turku, nous naviguerons sans discontinuer parmi entre des îles. C’est donc après 5h30 de navigation au moteur, sous un soleil très présent, en chassant les insectes, que nous nous présentons au port de Houtsala à Norrskata au fond d’une longue baie. La baie n’accueille guère qu’une dizaine de maisons éparpillées (avec leur embarcation) et ce petit port qui est animé par le responsable d’un restaurant-épicerie-magasin de souvenirs…Un voilier et quelques bateaux à moteur sont amarrés, et des locaux viennent boire un verre et faire leurs courses. L’accueil est frais : une personne sur deux répond à notre « Hello ! », et les conversations que nous engageons tournent court. Notre hôte répond gentiment à toutes nos questions… mais pas plus ! En revanche nous disposons de tout le confort, le repas est bon et l’eau pour la baignade presque chaude. Le sauna est en réparation (dommage, il semblait bien sympa), et la wifi n’est captée que dans le restaurant (pas d’info de France Inter demain matin !) ; et le coût de la nuit est sans concurrence : 12 €, tout compris ! La lecture de la carte du restaurant contribue à notre dépaysement : la langue finlandaise n’a aucun rapport avec les autres langues européennes (sauf le hongrois ?), et lorsque nous apercevons du Suédois, il nous semble presque familier !
Il règne une ambiance de bout du monde, d’isolement étonnante alors que nous sommes si proches de la côte de la Finlande.
Ce matin, mercredi 5 août, nous avons quitté le port à 8h00 ! Il y avait grand soleil à notre lever, mais le ciel s’est pas mal couvert, de nuages rosés. Nous quittons notre abri dans un silence total, sur une mer parfaitement calme : l’atmosphère est irréelle et rosée. Nous avons presque honte de mettre notre moteur en route, mais il n’y a pas le moindre souffle d’air…Les congés des Finlandais se terminent : nous naviguons dans un espace quasi désert, quasi figé, à la fois magnifique et un peu angoissant. L’archipel est très dense, et les îles recouvertes de forêt, les îlots de granit roses, les chenaux se succèdent. Les signes de la présence humaine ne manquent pourtant pas : quelques villages, un ponton de ferry, une maison isolée (souvent discrètement posée au bord de l’eau derrière des arbres avec son bateau au mouillage), et surtout des marques de navigation : beaucoup de marques de navigation, et très variées. Le cheminement de départ est étroit, et superbe. Les rives se reflètent dans l’eau calme qui n’est troublé que par la vague créée par notre Volvo (elle est belle notre vague, non ?)Les noms sur la carte marine sonnent toujours exotiques : nous passons l’île de Tammenkanto, et la balise de Tammennokka.
Mais le sentiment d’irréalité et d’étrangeté qui nous a envahis hier soir en arrivant en Finlande (la vraie, pas sa province de Åland) se confirme. Nous passons devant une île ravagée par les cormorans… Nous nous rapprochons de la ville de Turku, le chenal fait bien maintenant plusieurs de miles de large, et nous croisons quelques signes de vie : des ferries d’abord, puis quelques bateaux de plaisance. Plus que les maisons, toujours cachées derrière les arbres, ce sont les mâts des couleurs que nous voyons sur les rives.Au final, nous n’aurons pas pu utiliser la voile ces trois jours : nous pourrions nous croire en camping-car !
A midi, nous approchons de Turku : le nombre de navires augmente, ainsi que l’animation générale. Au port, c’est un couple de belges qui nous accueillent : très sympas !
Nous espérons que l’ambiance sera chaleureuse à Turku, que nous explorerons dès cet après-midi (déjeuner et sieste sont prioritaires !).

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