dimanche 11 juillet 2010

Côte Sud Ouest de la Norvège

Cela fait déjà une semaine que nous naviguons sur la côte Ouest de la Norvège! Le temps dans la zone « Skagerak » a été clément pour nous. Certes, les services météo nous ont annoncé un « near gale » (fort coup de vent) pour les 24 heures à venir de chaque journée, qui n’est pas venu. Bon, cela nous a obligés à chercher de très bons abris pour la nuit, allongeant quelquefois nos navigations de façon inutile, mais les conditions de navigation sont restées confortables. Dans le domaine des prévisions météo incohérentes, hier a été un summum : à la radio VHF on nous a avertis d’un coup de vent pour le lendemain ; Göran a contacté un ami norvégien qui a été voir sur Internet : maximum 6 m/s (12 nœuds), et d’une direction complètement différente ! Un peu difficile à gérer…
Question cheminement, comme la côte est protégée par des archipels, nous avons presque toujours le choix entre naviguer à l’abri des îles, ou en « open sea ». Notre choix a tenu compte de deux facteurs :
- la côte est orientée Sud-Ouest / Nord-Est, et les vents dominants sont Sud-Ouest : naviguer dans l’archipel signifie pour nous vent dans le nez et pas de place pour tirer des bords dans les chenaux, donc moteur ;
- certains chenaux sont particulièrement cités pour leur intérêt.
Nous avons donc navigué en open sea (les conditions météo s’y prêtant), sauf lorsque l’archipel était particulièrement renommé.
Et il est vrai que certains chenaux entre les îles sont superbes. Les reliefs sont plus accentués qu’en Suède, et l’on se faufile parfois dans des goulets larges de quelques mètres, dans lesquels deux bateaux ne se croisent pas, avec l’impression de pouvoir toucher les parois verticales de chaque côté. Nous avons en particulier apprécié le chenal de Lyngør au Sud-Ouest de Risør, puis le Tromøysund et surtout Blindleia, le « chenal aveugle », long de 9 nautiques avec des passages particulièrement étroits. Ces endroits sont magnifiques, et à certains endroits, très peuplés par des résidences secondaires. Les maisons coquettes, avec quai privé et bateau amarré devant sont légions. Seules différences avec l’archipel de Stockholm : pas de saunas ! Ils ne font pas partie de la culture norvégienne…
Côté mouillage, que du bon ! Difficile cependant mardi 6 juillet : le vent était particulièrement capricieux en direction et en intensité, et les prévisions météo pour la nuit mauvaises. Nous naviguions dans le chenal de Lyngør, très habité mais plein de recoins susceptibles d’offrir un mouillage. Nous avons bien visité une dizaine d’endroits qui ne nous ont pas paru convenables avant d’arriver tout au fond d’une baie dans la ville de Tvedestrand. Près de trois heures à chercher un mouillage, c’est long !
Mais aucun regret : la ville était typique, à flanc de colline, vivante, le maître de port sympa. Comme Bécherel en Bretagne, la ville s’est spécialisée dans la vente de livres : elle accueille une vingtaine de magasins ! Nous avons même trouvé près d’un de ces magasins une étagère remplie de livres, dont les prix étaient affichés, ouverte à tous après la fermeture du magasin, avec une boîte pour glisser le paiement !
Mercredi, après une navigation en open water et un bon vent (jusqu’à 24 nœuds en rafales), nous avons facilement trouvé refuge auprès de l’île de Maløy au Sud de la ville de Grimstad. En fait, nous évitons un peu les grandes villes, car les Norvégiens n’hésitent pas sur le volume de son dans les bars le long des ports, et nous en avions souffert à Kragerö. Certains nous ont même recommandé d’éviter tous les ports le week-end ! Mais les Norvégiens sont pleins de ressource, côté bruit : nous avons vu passer dans les mouillages à plusieurs reprises des bateaux à moteur avec la sono à fond : comme nous pouvons voir à Paris passer certaines voitures qui « débordent » de son. A Maløy, nous avons surnommé «terroriste en annexe à moteur » un adolescent qui arpentait le mouillage sans arrêt. Les Norvégiens n’intervenant pas, nous n’avons pas osé…
Quand la pluie s’est mise à tomber, le problème s’est résolu.
Jeudi 8 juillet après une grande journée de navigation, partiellement sous la pluie, Nous nous sommes amarrés à un quai de pierres à Skottevika. Il y avait là au moins 3 maisons et une dizaine de petits bateaux à moteurs : nous étions le seul bateau de passage, et aucun service n’était prévu. Un grand calme, une famille sympa, un petit garçon tout étonné d’avoir réussi à pêcher au harpon son premier poisson… Nous avons fait une promenade agréable vers un camping installé dans un superbe endroit, et avons découvert des tombes datant de l’âge de bronze (environ VI° siècle) placées sur les monts face à la mer pour être vues de loin. Un barbecue a clôturé une bonne soirée !
Vendredi 9, nous avons trouvé un abri à l’ancre dans une petite baie sur l’île de Skernøy au Sud-Ouest de Mandal (ville réputée comme particulièrement jolie, et… bruyante le week-end). Encore une île magnifique, très habitée au Nord (pêcheurs et résidences secondaires), et dans laquelle a été instauré un parc naturel au Sud. Un large lagon occupe le centre de l’île, mais l’accès nous en est interdit par un pont de singes d’une hauteur de 12 mètres. Cela met Daniel hors de lui. Il faut dire que ce lagon offre un excellent abri dans un cadre qui ne l’est pas moins. Nous faisons un bon tour à pied, rencontrons moutons et nénuphars, et les restes d’une maison de pierre de l’âge de bronze. De retour au village, nous voyons un panneau indiquant la vente de crabes : nous sommes repartis avec 5 dormeurs, un peu plus petits que les nôtres. Nous les avons cuits : à déguster ce soir !
D’après nos lectures et nos discussions avec les Norvégiens que nous rencontrons, nous croyons comprendre que le bateau roi en Norvège est le bateau à moteur. Pour à peine 5 millions d’habitants, il y aurait environ 500 000 bateaux, dont 80 % à moteur (à comparer avec la Suède où la majorité des bateaux sont des voiliers). L’infrastructure routière est sans doute moins développée et les liaisons de type courses en ville pour la résidence secondaire plus rapides en bateau : le bateau, à moteur, est souvent utilisé come une voiture. De même, les câbles électriques qui coupent des voies d’eau sont beaucoup plus nombreux en Norvège qu’en Suède : les Suédois s’appliquent à faire passer les câbles entre les îles par voie sous-marine, mais cette solution est vraisemblablement plus coûteuse.
Nous nous dirigeons aujourd’hui vers l’Ouest et le cap de Lindesnes qui a une très mauvaise réputation, mais la météo est clémente !



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4 commentaires:

  1. alain et martine benedictus11 juillet 2010 à 19:29

    On est pas trés doué pour les cartes, mais c'est plutôt la côte Ouest de la Norvége non?

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  2. erreur de notre part. C'est bien en Norvège que nous sommes...

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  3. coucou,

    suis chez Rozenn et Michel qui te passent le bonjour.. Ils "découvrent" le blog...

    Voila c fait

    des bisous

    Patrick, chez les Quemere

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  4. Ben, maintenant, Rozenn et Michel pourront en faire profiter Mamie !
    Bisous à tous
    les Daniels

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