vendredi 23 juillet 2010

De Stavanger à Edinbourg

Bon, nous ne sommes pas partis de Stavanger, mais de Tananger, un petit port situé à 20 km au Sud-Ouest de Stavanger. Et nous ne sommes pas arrivés à Edimbourg mais à Methil sur la côte Nord de l’estuaire de la rivière Forth (Firth of Forth). Mais sur plus de 300 nautiques, cela n’est qu’un détail !
L’avion de Patrick s’est posé près de Stavanger vers 14h45 le lundi 19 juillet. Il arrivait en direct de Carhaix et du festival des vieilles charrues, sans passer par la case maison et lit. Nous avons donc été généreux et lui avons donné le temps d’une douche et d’une sieste... Ce n’est pas mal, compte-tenu du fait que la fenêtre météo était favorable pour la traversée…
Et nous nous sommes amarrés à Methil jeudi 22 juillet à 04h45 : 374 nautiques (pour une distance en direct de 330 nautiques), 59 heures en 3 nuits et deux journées plus tard.
Entre temps…
La météo annonçait un vent favorable, mais des conditions… humides : bien vu ! Nous avons eu un vent du Sud pendant 24 heures, pour un cap 250 : sympa. Nous avons même eu le temps de fêter l’anniversaire de Patrick avec du renne et un gâteau au chocolat pour le premier dîner. Puis, le vent a forci un peu, et la mer nous a ballotés pendant la nuit… Certains n’ont pas bien supporté, voire pas bien du tout pour Daniel qui n’a pas profité longtemps de son dîner… Mais rien à dire côté navigation : avec la trinquette, puis 1 ris à partir de 4 heures du matin nous avancions entre 6 et 8 nœuds.
Au matin, les batteries de servitude qui nous avaient vaillamment soutenues pendant la nuit, avaient besoin d’un coup de pouce ; le vent était retombé à 12 nœuds : nous avons mis le poisson (l’hydro-générateur) à l’eau. Non seulement il nous a fourni l’énergie nécessaire à la bonne marche de l’électronique, mais il nous permis de recharger les batteries de 71% à 78 % au cours de la journée : satisfaisant !
Mardi en soirée, le vent tombait, et nous mettions le moteur (d’ailleurs plus efficace pour la recharge des batteries !), et la stabilité du bateau nous a permis une petite toilette et un dîner convenable. En effet, à midi, personne n’avait faim ???
Sur le coup de minuit Patrick, dont c’était le quart, nous réveille brutalement : un bateau de 60 mètres de long (dixit l’AIS), avec phare braqué sur nous … nous poursuit !
En fait, la visite du musée du pétrole à Stavanger nous avait tant impressionnés que nous souhaitions voir des plateformes pendant notre traversée. Nous en avions aperçue une vers midi, mais de loin, avec une mauvaise visibilité et étions restés sur notre faim. Alors, lorsque nous avons repérés sur la carte une zone avec plusieurs plateformes sur notre route, nous avions décidé de nous approcher « un peu » : 2 nautiques environ.
Depuis 18 heures un brouillard plus ou moins épais s’était installé, il faisait nuit, et visiblement notre route a effrayé les responsables de l’exploitation de la zone. D’autant que la plateforme la plus éloignée de la Norvège est petite et peu éclairée en comparaison des autres : ils avaient peur que nous ne la voyions pas. De notre côté, en étudiant la carte et laissant 2 nautiques d’écart, nous ne voyions aucun danger, et n’avions donc pas mis en route la radio VHF.
Ce que nous faisons quand le phare du bateau nous prend dans son faisceau ! Effectivement nous sommes contactés par les autorités qui nous demandent notre identité, destination… et nous expliquent leurs inquiétudes. Tout se finit bien, avec un sermon sur la nécessité d’écouter le canal 16 sur la radio, la mise en demeure de ne pas approcher la dernière plateforme, et des excuses de notre part. Mais le bateau que nous observons grâce à notre AIS restera une bonne demi-heure positionné entre la plateforme en question et PikouRous, le temps que nous nous éloignions…
C’est vrai que cette traversée manquait un peu de piment !
Mercredi au petit matin, c’est Daniel qui est de quart (toujours malade). Il voit par deux fois des dauphins venir jouer avec le bateau. Il paraît qu’il nous appelle, tape des mains pour jouer avec les animaux… Mais que ni Patrick ni Danièle n’entendent rien et dorment du sommeil des justes. Il faut dire que la première nuit a été blanche pour tout le monde : l’environnement n’incite pas au sommeil, mais la fatigue s’accumulant, on s’adapte !
Et à 6 heures nous coupons enfin le moteur qui tourne depuis 12 heures : le vent se lève, et de secteur Nord-Est, donc nous sommes au portant. Et comme la mer grossit, nous décidons de faire des bords de vent arrière. La brume est toujours là. Le vent va au cours de la journée s’orienter petit à petit vers le Nord, et nous resterons jusqu’à notre entrée dans le Firth of Forth sur le même bord, en suivant le vent. A la fin de l’après-midi, la force du vent est supérieure à 20 nœuds et s’établit parfois à 26 nœuds. Un ris, la trinquette : pas de problème. L’état de la mer en revanche redevient gênant pour certains qui sont de nouveau barbouillés, voire malades…
Ce qui nous contente après des mois de navigation dans les pays scandinaves, c’est la qualité de la prévision de Météo France. Les conditions rencontrées étaient conformes aux deux bulletins que nous avons demandés, un avant notre départ et l’autre mercredi matin par liaison satellite.
Nous sommes accompagnés par les fous de Bassan. Nous avons remis le « poisson » à l’eau, et malgré cela nous atteignons 9,5 nœuds en début d’après-midi, puis 10,5 nœuds.
Nous apercevons la terre (Au Sud de Peterhead) vers 19 heures, alors que nous la longeons à quelques nautiques depuis quelques heures, mais la visibilité n’est toujours pas fameuse, et l’humidité a envahi le bateau, jusqu’au fond des couchettes…
Patrick s’offre un plaisir en fin de soirée et ajoute le génois à la trinquette par 25 à 27 nœuds de vent : tenir le bateau n’est alors pas un mince affaire, mais nous naviguons avec une vitesse comprise entre 9 et 11 nœuds : une première pour PikouRous !
Vers une heure du matin jeudi, nous entrons dans l’estuaire de la rivière Forth. Peu à peu la rive Nord nous protège du vent, et surtout des vagues. Notre vent diminue, nous enlevons le ris, puis naviguons au moteur pour les deux dernières heures.
Après maintes lectures de notre guide nautique Imray et discussions, nous avons choisi le port de Methil comme point d’arrivée, dont le guide ne dit pas grand bien, mais qui est situé sur la côte Nord, donc protégé du vent, et qui est accessible à toutes heures de la marée. En effet, presque tous les ports assèchent sur la côte Est de l’Ecosse. De plus, Edimbourg ne propose pas de marina. En fait la seule marina est située plus au fond de la baie, mais avant le port de tankers : le trafic sur la rivière est important à cet endroit, et ce port, Port Edgar est très mal protégé des vagues créées par ces bateaux : notre guide n’en dit pas grand bien. Arriver de nuit, dans un port mal protégé ou un port qui assèche, cela ne nous dit pas…
L’accès à Methil est très simple. Les infrastructures sont immenses car il fut dock et port important au service des mines de charbon de la région de Fife. Mais les mines ont fermé… Les infrastructures sont plus ou moins laissées à l’abandon, et un « boat club » a obtenu l’autorisation d’utiliser une partie des immenses quais. Pour nous, il n’est pas possible de s’amarrer à un quai que l’on ne peut que deviner, avec une marée qu’on connaît mal. Nous cheminons un peu anxieusement entre les immenses quais, et o bonheur ! En nous approchons des bateaux amarrés-là, nous découvrons un catamaran qui nous permet un amarrage à couple sans problème ! Ouf ! Nous voilà installés pour la fin de nuit. Et si cela ne convient pas aux résidents, ils nous le diront le lendemain, alors que nous serons reposés !
Epilogue : Notre petit matin (midi heure européenne, mais 11 heures seulement heure britannique) se passera en fait très bien. Un phoque nous saluera pour le petit-déjeuner. Nous serons accueillis dans des installations rustiques certes, mais avec beaucoup de chaleur. Un membre du club nous emmènera même en voiture à la ville !
L’Ecosse se présente bien !

Aspects techniques
  • Excellent fonctionnement de l’hydro générateur qui nous a délivré en permanence 5 A/h. Les panneaux solaires seraient dans ces conditions inutiles.
  • Dans une mer formée, le RM 10.50 navigue plus confortablement avec de la voile sur l’avant.
  • La prévision Météo France sous forme de fichier Grib s’est révélée excellente et confirmée par le bulletin marine diffusé par les Coast Guards sur la VHF.
  • Requête des fichiers Grib effectuée par le logiciel Navimail 2 et transmission/réception par Skymail sur réseau Satellitaire Iridium. Il faut attendre quelques minutes pour recevoir les fichiers Grib. Utilisation de la nouvelle fonction « déplacement du navire » sur Navimail 2. Permet d’économiser son forfait météo et Iridium en demandant le juste nécessaire.
  • Visualisation des fichiers Grib sur le système de navigation Noé et Navimail2.




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2 commentaires:

  1. alain et martine benedictus24 juillet 2010 à 08:39

    Bonjour! Contents de vous savoir arrivés à bon port! Nous on se prépare pour rejoindre Pleubian. On y est jusqu'au 15 août.

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  2. Salut Alain
    On est à Edimbourg avec Patrick. On lui laisse le bateau pendant une semaine. On le reprend le 1 aout à Inverness.
    Bonnes vacances à Pleubian

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