lundi 5 juillet 2010

Au Nord-Est de la côte norgévienne

La côte Est de la Norvège n’est pas non plus bien longue. Mais tous les Norvégiens avec lesquels nous avons discuté nous ont dit que c’était la plus belle et la plus ensoleillée : la côte des vacances ! Les guides nous disent aussi que c’est là que l’on trouve les conditions de navigation les plus aisées : archipels protecteurs, nombreux abris, quasi pas de marnage, peu de courant… Le plus difficile peut être le vent lorsqu’il faut sortir de l’archipel : quelques caps sont alors difficiles.
Pour cette partie de notre navigation, nous nous étions équipés : guide Imray et quide en Suédois apporté par Göran. Nous avons aussi constaté que les cartes numériques Cmap décrivaient très précisément l’accès dans les mouillages forains : une première pour nous sur ce support ! Nous nous étions aussi fait abondamment commenter le guide par des Norvégiens rencontrés en Suède puis en Norvège. Le premier en particulier était de profession sauveteur en mer, et connaissait « un peu » le terrain ! Nous avions donc de bonnes idées des endroits que nous voulions visiter. D’autant que nous avons le temps de baguenauder un peu sur cette première partie de notre croisière en Norvège car la dernière partie, au Sud et au Sud-Ouest avant Stavenger se fera en deux grandes étapes : la côte est inhospitalière, les vents souvent violents et les abris rares ; la baie d’Audierne en somme. Autant manger notre pain blanc maintenant !
C’est donc relativement tôt que nous avons quitté le port de Strömstad en Suède vendredi 2 juillet pour mettre le Cap à l’Ouest. La frontière avec la Norvège étant très proche des côtes suédoises, Göran s’est appliqué à descende les couleurs suédoises, que PikouRous arboraient depuis plus d’un an, pour monter les couleurs norvégiennes. Ne les cherchez cependant pas sur les photos : le drapeau que nous avons trouvé en France est si petit qu’il faut une très longue vue pour le voir… Nous avons un peu honte…
La météo nous avait promis un petit vent, portant : après quelques miles, nous n’en avions plus du tout… Nous avons tenté le génois, le spi, le moteur (ça, ça marchait !), le spi, et sommes revenus au moteur ! Heureusement, il n’y avait « que » 31 nautiques à parcourir. Navigation sans aucun intérêt donc, sous un soleil de plomb, avec un vague arrière fond d’orage. Mais rien de comparable aux 35° degrés annoncés à Paris !
La navigation est devenue intéressante à l’entrée du mouillage : un phare visible de loin sur la toute petite île de Svenner, qui nous avait-on dit cachait un superbe mouillage. Une entrée très étroite entre des rochers visibles et invisibles… un peu angoissant ! Et puis, la découverte de l’abri : réellement superbe… Je ne sais pas le décrire, mais nous avons fait au mieux avec les photos… Avec des Norvégiens accueillants qui nous ont aidés à choisir une place mouiller à côté d’eux sur un ponton, avec une ancre à l’arrière !
Nota : Ils y avaient aussi intérêt car le mouillage se fait sur les deux rives qui sont à peine distantes de 50 mètres. Comme les ancres arrière se posent au moins 30 mètres avant le mouillage et que les bateaux sont proches les uns des autres, cela signifie que les risques d’entortiller les chaînes de mouillage les unes autour des autres sont grands. Cela arrive apparemment régulièrement dans les mouillages en Suède, et nous avons entendu des histoires où les équipages avaient dû faire appel à des plongeurs pour récupérer leur mouillage, et s’étaient organiser pour se partager la facture !
Nous avons donc été invités à nous amarrer dans un premier temps sans ancre au voilier voisin, puis à aller poser notre ancre tranquillement avec l’annexe. L’eau étant particulièrement claire, il est facile de visualiser toutes les ancres du voisinage… Bref, nous étions solidement amarrés… Cependant, quelques vagues sur le coup de 3 heures du matin ont incités les 3 skippers dont Daniel à ajouter quelques amarres de travers (en Anglais « spring ») pour permettre aux trois bateaux de mieux résister au vent de travers. Celui-ci s’est d’ailleurs rapidement apaisé…
Nota : imaginez dans cet abri 50 bateaux : c’est ce qu’ont déjà observé nos voisins ! On comprend mieux pourquoi le mouillage est organisé pour permettre à des bateaux de se « garer » contre les rochers, sans ancre, mais avec des amarres passées à l’avant et à l’arrière dans des pitons fixés sur les rochers. Nous avons observé de près ce type de mouillage et conclu qu’il ne nous convenait pas du tout…
Une ballade vespérale d’une centaine de mètres pour traverser l’île et nous nous baignions tous les trois : c’est dire que la température de l’eau est au moins de 20° ! Le phare est automatisé, mais en cours de remise en état : impossible de le visiter, dommage…
Samedi s’est levé dans un brouillard épais et sans aucun vent : grasse matinée, promenade/escalade de rocher en rocher, ramassage de coquillage… Vers 15 heures, le brouillard se lève un peu et nous décidons d’une courte navigation, encore au moteur vers un autre endroit idyllique qu’on nous a dépeint. D’ailleurs, il s’appelle en norvégien Jordsbukta, le petit paradis ! Et il porte bien son nom ! Les habitués nous recommandent un endroit pour nous abriter… contre un rocher… Nous avons tellement dit que ce n’était pas une bonne forme de mouillage… mais il faut tout essayer et il n’y a que les ânes qui ne changent pas d’avis ! Nous tentons d’attraper simultanément les anneaux avant et arrière, mais notre bateau est un peu ventru : ce n’est pas la bonne solution ! D’autant que le rocher en question est quasi vertical et qu’il n’est pas question de débarquer par là pour aider à l’amarrage ! Après utilisation de nos deux crocs, d’un peu de marche arrière, de nombreux pare-battage pour protéger la coque du rocher nous calons le bateau. Mais le passage d’une annexe à moteur à grande vitesse crée une vague qui nous montre qu’une de nos quilles ne sont sans doute pas loin d’un caillou : nous avançons le bateau d’un mètre sur ses amarres, et découvrons tout l’intérêt de ce type d’amarrage, dans de bonnes conditions… Un vent violent se lève, que nous ne sentons pratiquement pas, blottis contre notre rocher. La pluie s’y met aussi, et nous remettons au lendemain l’escalade du sommet surplombant le mouillage : 150 m. La nuit est parfaitement calme dans notre nid, et l’escalade un peu raide nous donne une belle récompense : la vue sur le mouillage est magnifique ! Dommage que le brouillard soit toujours présent et que nous ne puissions pas avoir une plus grande visibilité. Retour au bateau et toilette à la norvégienne : avec du savon, mais dans la mer, à l’arrière du bateau. L’eau est moins salée que chez nous et le savon mousse ! Les Norvégiens ne se rincent pas, nous, oui !
Nous quittons notre petit paradis vers midi, en ayant l’impression qu’avec le soleil, nous aurions encore mieux profiter de la plage, du barbecue, de la ressource en poisson…
Cette fois-ci, nous avons 15 nœuds, puis 22 : ris, trinquette car nous avons tiré les premiers bords avec le foc, et trop, c’est trop ! Nous avons trouvé un autre mouillage très abrité, Longoykilen, organisé en trois bassins, avec une entrée plutôt exiguë (moins de 8 mètres, notre bateau en faisant 4) et quelques cailloux à éviter. Beaucoup de monde, mais beaucoup de place. Toujours un excellent accueil des Norvégiens présents qui nous aident à nous amarrer « à la suédoise ».
Au passage, notons que nous n’avons croisé aucun autre bateau étranger, alors que la côte Ouest de la Suède regorgeait de bateaux norvégiens, mais aussi allemands. Pourquoi ???
Promenade d’abord à pied puis en annexe pour visiter le vaste plan d’eau, barbecue (obligatoire : tous nos voisins en font), et apparition du soleil.
Mais toujours grand vent annoncé pour le lendemain, lundi 5 juillet, mais avec du soleil. Nous devions quitter l’archipel de Kragerø (au passage, notez de nouvelles voyelles : il faut suivre !), mais nous décidons d’y rester un jour de plus pour profiter de sa protection. Tout le monde nous a recommandé un cheminement entre deux longues îles, étroit sur toutes la longueur, mais très étroit par endroit : nous nous y enfilons : magnifique ! Et nous finissons notre navigation de 8 nautiques à Kragerø pour y faire quelques courses. Port de pêche en activité, où les nombreuses résidences secondaires viennent se ravitailler, en voiture, mais surtout en bateau, la ville grouille sur terre et dans les ports. Trouver une place dans le port, et par grand vent semble d’abord mission impossible, mais il y a tant de mouvement, qu’une place finit par se libérer ! Il y a un mélange de vieilles habitations et d’habitations récentes, des pontons pour les bateaux à moteur qui viennent faire leurs courses jusqu’au milieu de la ville, vivant, sympathique, et comme promis… cher ! Nous nous faisons recommander un restaurant dans nos prix, et n’achetons que les produits frais indispensables !
En résumé : nos premiers jours en Norvège sont magiques, pourvu que cela dure !

Aspects Techniques
  • Le mouillage arrière dans 10m d’eau nécessite de rallonger la chaine. Nous avons donc dû reprendre notre chaîne de 15m
  • Le RM 10.50 est bien adapté au mouillage sur les rochers par l’avant compte tenu de son fond plat avant les quilles. Il me semble par contre dangereux de s’amarrer aux rochers par l’arrière. Il vaut mieux toucher les quilles que le safran ! Par contre, se méfier des mouillages le long des rochers « alongside » car la quille vers le rocher peut être très près et le sondeur optimiste. Il faut alors choisir des fonds verticaux. De toute façon, ces types d’amarrage sont inadaptés au climat breton…
  • En équipage réduit au près, par 20kt de vent, trinquette et grand-voile à 1 ris est un excellent compromis.
  • Les cartes Cmap sont très complètes pour la description des mouillages en Norvège, ce qui n’est pas toujours le cas en Suède ?




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4 commentaires:

  1. alain benedictus7 juillet 2010 à 09:13

    Salut les kerfriden! Juste une petite question: Pourquoi le moteur de l'annexe est désolidarisé de celle-ci? En cas d'urgence c'est quand plus pratique d'avoir le moteur immédiatement disponible non?

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  2. Alain BENEDICTUS7 juillet 2010 à 18:50

    Les photos sont toujours aussi belles. Quel beau voyage! On se prendrait presque à avoir envie d'aller faire un peu de bateau avec vous! Mais, bon, les bénés sur un pont, ca risque d'être plus une gêne qu'autre chose! :-)) Z'etes bien mieux avec Goran (que je salue au passage si il est encore là) et avec Patrick, qui ne va pas tarder à vous rejoindre si mes souvenirs sont bons!

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  3. On ne peut pas laisser le moteur de l'annexe en place car il fait un balourd important en navigation qui risque d'endommager les palans.

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  4. Je ne sais pas si le 1er message est passé ....

    Bonjour,
    Après deux navigations autour de Oban les deux dernières années (Oban, skye, Stornoway, Mull l'année dernière et Oban, Islay, Jura et Mull l'année précédente) nous envisageons de relier Oban à Oslo et retour en deux équipages, fin mai à début juin, en 2011. Pouvons nous échanger des infos sur ce projet?
    A vous lire la côte sud-est de la Norvège est intéressante, par contre celle entre le sud et Stavanger est sans abris. Avez-vous des infos sur la remontée jusqu'à Oslo ?
    Nous cherchons en effet un aéroport relié par un low cost (Ryanair par exemple !) pour réaliser l’échange des équipages.
    (Pour Oban, nous passons par Glasgow et nous louons le bateau à Craobh Haven, à 30miles au sud).

    Cordialement

    Ronan

    Mon n° : 06.84.49.86.81
    Mon adresse mail : balesrt@gmail.com

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