dimanche 5 juillet 2009

Mouillages magnifiques, algues peu ragoutantes, orage et… pincement de cœur

Ben oui, nous avons un gros pincement de cœur… Mais pour ne pas ternir le souvenir de ce que nous avons vécu pendant ces trois premiers jours, nous passerons pour la rédaction de l’article d’aujourd’hui sur l’objet de notre pincement de cœur : il fera l’objet d’un article à lui tout seul…
Nous avons donc quitté la ville de Västervik jeudi 2 juillet, les pleins faits et tout contents de retrouver l’archipel ou les archipels : ils se nomment Gryt et Sankt-Anna archipelagos selon que les îles sont plus près de Västervik ou de Oxelösund. Mais la différence est faible, et le nom générique (récent) en serait « the blue coast ».
Trois journées sous le signe de l’orage : beaucoup de tonnerre, quelques éclairs et des pluies peu fréquentes les 2° et 3° jours, et incessantes aujourd’hui lundi 6 juillet à Oxelösund. Et donc avec des vents très capricieux : pratiquement rien la plupart du temps, sous de fortes chaleurs, puis des grains quelques fois violents. La navigation s’est faite tantôt au moteur, tantôt à la voile, et nous avons choisi des étapes courtes : le ronronnement du moteur n’est pas ce qui nous plaît le plus !
Nous en avons profité pour naviguer à l’intérieur de l’archipel, et mieux comprendre de quoi il s’agit : ces archipels ont au plus large une étendue de 20 Nm et s’étalent tout au long de la côte. Il est donc toujours possible de naviguer en dehors, en « open waters ». Mais des cheminements entre les îles, les îlots et les roches plus ou moins découverts ont été identifiés depuis la nuit des temps et en tout cas depuis le XIII° siècle pour naviguer le long de la côte, mais au sein de l’archipel et profiter ainsi d’une mer beaucoup plus calme. Ces cheminements sont aujourd’hui balisés, et moyennant le GPS et une bonne dose d’attention ne présentent pas de danger. Une grande partie des plaisanciers se concentrent dans ces couloirs, qui sont souvent identifiés aux autoroutes que les terriens empruntent. Jusqu’à présent, nous n’avions pas vraiment remarqué certes particularité, mais les vacances des Suédois commencent (en juillet, et pas en août comme en France), et nous avons constaté une fréquentation en nette augmentation.
Autre particularité : les algues microscopiques qui sont remontées du fond sous l’effet de la chaleur. La température est en effet anormalement élevée depuis le début de l’été (dixit les locaux, car nos n’avons rien a redire pour ce qui nous concerne). Nous avons navigué pendant 3 jours sur une mer plus souvent jaune que verte. Quelque fois en zébrures, et quelques fois en larges plaques, voire même à perte de vue. La plupart étaient inodores, mais une espèce spécifique (en plaques vertes sur le dessus et blanches sur le dessous) avait tendance à répandre une odeur particulièrement nauséabonde. Heureusement, nous avons pu éviter les mouillages dans lesquels nous les avons vues !
A Båtsviken, nous avons réussi notre deuxième mouillage « à la suédoise » : mouillage magnifique, sentier dans la forêt (avec cueillette de fraises des bois et de myrtilles – bien formées, avec du goût, mais encore assez sucrées), vue d’une hauteur sur l’archipel, baignade ; seuls avec le bruit des oiseaux !Le lendemain matin, nous avions un vent faible de secteur arrière : excellente occasion pour vérifier la réparation du spi : impeccable ! Mais nous n’avons pu en profiter que ¾ d’heure, avant que les signes avant coureurs d’un bel orage ne se montrent. Impressionnant : nous avons baissé les voiles et nous sommes réfugiés juste à temps dans une baie (c’est un des intérêts de la navigation dans un archipel : on peut presque s’arrêter quand on le veut, comme sur une autoroute !). Quel spectacle !
Nous sommes repartis après un bon déjeuner et une petite sieste, mais par pour longtemps : le long de notre « autoroute », nous avons aperçu une pancarte « Rökt Fisk » (poisson fumé), devant une maison, et au-dessus d’un embarcadère. Un bateau s’y amarrait, alors pourquoi pas nous ? Nous voilà à discuter avec un couple de très vieux Suédois, qui ne parlaient que suédois, et nettoyaient le local moteur de leur barque de pêche, dans son abri. Il est apparu qu’ils n’avaient pas encore de poisson fumé (la saison n’étant pas asse avancée), mais qu’ils avaient du poisson frais. J’ai été priée d’entrer dans l’abri du bateau, et un filin a permis de remonter une nasse pleine de Flapp fisk (c’est un poisson plat, peut-être du carrelet ?), donc dans l’eau ou était déversé le liquide noir retiré du local moteur… Deux carrelets ( ?) en ont été extraits, tués, étêtés et dépecés sans coup férir ! Et pour 25 couronnes suédoises (moins de 2,5 euros), liquide noir ou pas, nous nous sommes régalés !
Nous sommes arrivés en fin d’après-midi à Bokö - Hamnvik : un nom composé car cette île était séparée en deux il y a encore quelques siècles. En effet, la glace recouvrait la Suède jusqu’à il y a environ 18000 ans. La déglaciation a permis de réduire le poids imprimé au sol : le sol sélève depuis, jusqu’à un mètre par siècle selon la latitude. Il y a donc des ports qui ne voit plus l’eau depuis quelques siècles (cf. Aigues Mortes en France)…Une promenade nous a amené au village, autrefois habités par quelques familles d’agriculteurs – pêcheurs, mais qui tend à se peupler aujourd’hui de vacanciers. Village à l’ancienne : pas de rue (de toute façon, pas de véhicule hormis un tracteur), maisons disposées sur des rochers, apparemment sans rapport les unes avec les autres, mais le plus souvent en relation avec une cabane au bord de l’eau et un petit embarcadère attenant. Un village qui est déclaré en zone protégée, mais qui semble avoir du mal à mener une action cohérente dans cet objectif : un peu triste ?
Samedi, le vent était particulièrement faible, et la température élevée. Et ¾ heure après notre départ, voilà que nous apercevons un café, vendant aussi du poisson fumé et divers produits locaux, au bord de notre autoroute ? Cette fois, pas besoin d’incitation, nous nous sommes amarrés rapidement, pour profiter de l’aubaine ! Que c’était bon !L’étape étant courte, nous sommes arrivés un peu après 14h, et après un morceau de navigation hors « autoroute » pour rejoindre notre destination : l’île d’Harstena. C’est lors de notre entrée dans le mouillage du Nord-Est, que se placent les quelques secondes dont nous ne parlerons pas ici…
Le mouillage est très agréable, mais très renommé, et comme nous sommes samedi ou parce que c’est le début des vacances (ou les deux ?), plus peuplés que nos précédents mouillages. Un magnifique sentier nous conduit aussi à un ancien village d’agriculteurs – pêcheurs, mais beaucoup plus vivant et ouvert qu’à Bokö. Le port a été aménagé pour la plaisance, mais ne ressemble en rien à une marina (il offre cependant les services minimums attendus : WC et même électricité !), et s’il peut accueillir 20 bateaux, c’est le bout du monde. Il y a cependant un restaurant et un bar ! Et même oh ! Surprise, un boulanger qui vend des gâteaux faits maison, dont un au chocolat et… sans gluten ! Je n’ai pas hésité à en prendre deux parts !Voilà ! Qu’est-ce que c’était bien !
Bon, il va nous falloir maintenant nous occuper du moins bien…

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